Introduction
Il existe de très nombreux formats de fichier permettant de stocker numériquement une image. Ils se caractérisent par une extension de trois lettres (précédée d’un point) qui se situe à la fin du nom de fichier. (.jpg .psd .tif .png etc.). Chaque format a des propriétés précises et sera choisi en fonction de l’utilisation finale de l’image.
Note :
Sur les Mac et les PC, cette extension ne s’affiche pas automatiquement. Il faut parfois l’activer :
– Sous Windows 10 on trouvera la fonction dans le menu « Affichage » de l’explorateur de fichiers
– Sous Mac : Choisissez Finder > Préférences, puis cliquez sur Options avancées.
Les divers types de format
Les formats de fichier peuvent être classés en trois catégories.
1- Les formats propriétaires et libres de droit
Les formats propriétaires sont créés par des entreprises privées et couverts par un Copyright, comme par exemple :
- Le format Photoshop (.psd) : Créé par Adobe en 1990, ce format ne peut être utilisé que par les logiciels de la marque. Si de nombreuses applications peuvent l’ouvrir, seul Adobe peut enregistrer une photo en PSD.
- Le Pcd (Photo CD) de Kodak
- Le nouveau format d’Apple (.heic)
Les formats libres de droit sont utilisables par tous et sans aucune restriction. Ils sont conçus par des organisations internationales comme « Joint Photographic Experts Group » qui a créé le Jpeg (.jpg). Ce dernier est devenu un standard international et utilisé par toutes les applications ou systèmes.
2- Les formats compressés ou non
Les formats compressés permettent une réduction du poids du fichier plus ou moins importante :
- Avec perte : les gains sont importants et permettent de transporter, transférer, échanger ou mettre en ligne des photos très rapidement. Mais pour y arriver, la compression modifie l’image en enlevant des informations.
- Sans perte : Les gains sont peu importants et permettent de gagner un peu de place sur les systèmes de stockage, mais l’intégrité du fichier est conservée.
Les formats non compressés : ils permettent de conserver l’intégrité totale d’un fichier, aucun élément de l’image n’étant modifié. Ils sont donc utilisés pour stocker les fichiers sources.
3- Les formats Bitmap et vectoriel
Deux types de fichiers cohabitent dans l’environnement photographique ;
- Les formats Bitmap générés par les capteurs des appareils photo numérique.
- Les formats vectoriels proviennent des logiciels de dessin mais peuvent contenir des photos. Ils sont essentiellement destinés à l’univers graphique (Pao, imprimerie, etc.).
Ces deux formats de fichier sont très différents et généralement incompatibles. La conversion d’un format vectoriel vers le bitmap est possible, mais pas le contraire. Certains formats, comme l’Eps, sont capables de gérer les deux types d’image.
Cet article ne concerne que les fichiers photos (Bitmap)
Fichier type
Une des particularités de chaque format est de produire un poids de fichier précis qu’il est intéressant de comparer. Dans cet article, pour que ce comparatif soit fiable, la taille de la photo enregistrée pour chacun de ces formats est toujours identique. Cela ne correspond pas toujours à la réalité puisque, par exemple, la tailles des photos pour le web est beaucoup plus petite
Une des particularités de chaque format est de produire un poids de fichier précis qu’il est intéressant de comparer. Dans cet article, pour que ce comparatif soit fiable, la taille de la photo enregistrée pour chacun de ces formats est toujours identique. Cela ne correspond pas toujours à la réalité puisque, par exemple, la tailles des photos pour le web est beaucoup plus petite.
La liste des formats de fichier,
caractéristiques et utilisation
Le choix du format de fichier va donc être conditionné par l’utilisation qui va en être faite. Il faut faire une différence entre le transport, l’échange, la mise en ligne d’une photo et le stockage, la retouche ou le catalogage de celle-ci.
Les premiers doivent prendre en compte la notion du poids de fichier, les seconds préserveront l’intégrité de la photo afin de toujours disposer du fichier source.
JPEG (.jpg)
– Créé par Joint Photographic Experts Group en 1992
– Ouvert – Libre de droit
– Compression avec perte de qualité
– Bitmap
– Poids du fichier type : 3 214 Ko (gain 86,4 %)
Commentaire :
Aucun doute, Jpeg est devenu le format de référence auquel tous les fabricants se sont rattachés. Son système de compression a posé pendant longtemps des problèmes de qualité en raison des faibles résolutions des appareils photo. Mais aujourd’hui, avec l’augmentation de ces dernières, ces défauts sont devenus imperceptibles. Facile à transporter, à transférer, à stocker et à mettre en ligne, le Jpeg est parfait pour ceux qui souhaitent faire des photos avec une qualité standard. Les possibilités de retouche étant très limités, ceux qui veulent pouvoir intervenir sur leurs fichiers s’orienteront vers d’autres formats.
JPEG 2000 (.jp2)
– Créé par Joint Photographic Experts Group dans les années 2000
– Ouvert – Libre de droit
– Compression avec ou sans perte de qualité
– Bitmap
– Poids du fichier type : xxxx
Commentaire :
Ce format a été créé dans les années 2000 pour remplacer le format Jpeg qui posait alors les problèmes de qualité évoqués ci-dessus. Ce dernier ayant pu évoluer au fil du temps, Jpeg 2000 est tombé dans l’oubli car il n’avait plus de raison d’être.
Format GIF
– Créé par Unisys / Compuserve en 1987
– Fermé – propriétaire, mais aujourd’hui libre de droit
– Avec compression, sans perte de qualité
– Bitmap
– Poids du fichier type : 2 841 Ko (gain 88 %)
Commentaire :
Gif est un des premiers formats conçu pour transférer des images sur le Web, à l’époque où il n’existait que du bas débit. Pour cela les photos étaient ramenées à 256 couleurs. Aujourd’hui, il n’est utilisé que pour des logos (animés ou non), car il permet de choisir le nombre de couleurs utilisées, ce qui diminue fortement le poids du fichier.
Format Portable Network Graphics (.png)
– Conçu en 1996
– Ouvert – Libre de droit
– Sans compression
– Bitmap et vectoriel
– Poids du fichier type : 4 848 Ko (gain 79 %)
Commentaire :
Png a été conçu pour concurrencer Gif, qui au départ était un format propriétaire. Destiné au Web, ce format n’est pas aussi performant que le Jpeg, mais dispose d’une fonction très intéressante, la gestion de la transparence. Il est donc possible de supprimer un fond, afin de ne laisser apparaître que le sujet. Très utile pour les logos, dessins et photos d’un produit détouré destiné à un catalogue en ligne.
Tag(ged) Image File Format (.tif)
– Créé par Microsoft, détenu actuellement par Adobe
– Ouvert – Libre de droit depuis 1992
– Avec ou sans compression
– Bitmap.
– Poids du fichier type : 23 165 Ko (gain 0%)
Commentaire :
Dans l’histoire de la photo numérique, il est apparu très vite la nécessité de disposer d’images sources non modifiées. Le format TIFF génère des poids de fichier très important, et ne peut pas être utilisé pour les usages courant comme le web, le diaporama, etc. Il ne doit être utilisé que pour du stockage, lorsque aucune autre solution n’est possible comme le Psd ou le Raw. Ce format dispose d’un outil de compression sans perte de faible performance.
PICT (.pct – .pic)
– Format natif d’Apple
– Fermé – Aujourd’hui libre de droit.
– Sans compression, avec un fichier complémentaire de données
– Bitmap et vectoriel
– Poids du fichier type : 11 277 Ko (gain 52 %)
Commentaire :
Apple a été le premier à concevoir un fichier photo disposant un fichier de donnés dans lequel étaient inscrits toutes les modifications. Cela permettait de conserver le fichier source puisque les retouches étaient inscrites dans le fichier complémentaire. Pour l’exploitation, le fichier était converti dans un format lisible par tous, jpeg ou pict. Aujourd’hui, Adobe a repris le concept pour Lightroom.
Bitmap (.bmp)
– Créé par Microsoft
– Ouvert – Libre de droit
– Sans compression
– Bitmap
– Poids du fichier type : 23 152 Ko (gain 0 %)
Commentaire :
Il s’agit du format natif de Microsoft qui est apparu avec le premier Windows (Windows 1). Pendant longtemps, il a été le seul format permettant de charger une image en fond d’écran. Il génère, comme le Tiff, des fichiers importants. Il est devenu obsolète.
Portable document format (.Pdf)
– Créé par Adobe en 1992
– Ouvert – Libre de droit
– Avec compression Jpeg ou zip
– Bitmap et vectoriel
– Poids du fichier type : xxxx
Commentaire :
Le pdf n’est pas réellement un format d’image, même s’il est possible de l’ouvrir avec un logiciel comme Photoshop ou de sauvegarder une photo dans ce format.
Photo CD (.pcd)
– Créé par Kodak en 1992
– Fermé – propriétaire
– Sans compression mais avec 6 tailles de photo
– Bitmap
– Poids du fichier type : xxxx
Commentaire :
Le photo CD, format propriétaire, a été créé par Kodak à une époque ou l’informatique et les graveurs CD n’étaient pas répandus. Il permettait de visualiser les photos sur un téléviseur. Sa particularité était d’embarquer plusieurs tailles de photos différentes, une taille par utilisation : vignettes, web, écran, écran HD, tirage papier. Le principe n’ayant pas eu de succès, la firme ayant quasiment disparu, le photo CD est aujourd’hui difficilement exploitable. Seul quelques applications comme Photoshop sont capable de l’ouvrir.
Photoshop (.psd)
– Créé par Adobe en 1990
– Fermé / propriétaire
– Sans compression
– Bitmap
– Poids du fichier type : 23165 Ko (gain 0 %)
Commentaire :
Le format de référence pour tout ce qui concerne la retouche photo. Une photo pouvant intégrer un grand nombre de calques de réglages, le poids peut devenir très important (+ de 100 Mo). Le .psd permet de sauvegarder l’ensemble des retouches. Pour exploiter les photos, il est conseillé de les convertir en Jpeg. Beaucoup d’applications peuvent ouvrir un fichier Psd, mais aucune ne peut réenregistrer dans ce format.
Gimp (.xcf)
– Fichier natif de Gimp, logiciel de retouche gratuit
– Fermé / propriétaire
– Avec ou sans compression
– Bitmap
– Poids du fichier type : xxxx
Commentaire :
Gimp est un logiciel de retouche, libre d’utilisation, équivalent à Photoshop. Comme lui, il génère un format propriétaire qui permet de sauvegarder les retouches réalisées avec GIMP. Mais ce format n’est lu que par très peu d’applications, cela oblige l’utilisateur à revenir sur GIMP pour exploiter le .xcf et le convertir en TIFF ou JPEG pour avoir un fichier transmissible.
Le cas particulier des formats RAW
Format Brut
– Créé les divers fabricants
– Propriétaire
– Sans compression
– Bitmap
– Poids du fichier du Raw Fuji : 19 479 Ko (gain 17,8 %)
Le Raw n’est pas réellement un format de fichier mais représente plutôt une famille qui comprend de très nombreux formats comme par exemple :
- .arw .srf .sr2 ( Sony )
- .crw .cr2 .cr3 ( Canon )
- .mrw ( Minolta , Konica Minolta )
- .nef .nrw ( Nikon )
- .orf ( Olympus )
- .pef .ptx ( Pentax )
- .raf ( Fuji )
- .rw2 ( Panasonic )
- .rwl .dng ( Leica )
- .srw ( Samsung )
- .x3f ( Sigma )
Tous sont des formats propriétaires et ne peuvent être exploités que par les applications du fabricant ou des logiciels spécialisés.. Cela pose parfois quelques problèmes. Par exemple pour lire les nouvelles versions de Raw sur Lightroom, il faut faire souvent une mise à jour (parfois payante) de l’application. Par ailleurs,le transfert vers une autre plate-forme, (quand elle est possible) d’un fichier Raw avec les divers réglages effectués n’est pas facile.
Pour cette raison, Adobe a créé le format Dng,
Format Digital Negative (.dng)
– Créé par Adobe en 2004
– Ouvert / libre de droit
– Sans compression
– Bitmap
– Poids du fichier type : 11 039 ko (gain 53 %)
Commentaire
Le Dng est libre de droit et permet le transfert de fichier Raw vers un bon nombre d’application. Celles-ci doivent permettre de reprendre les réglages déjà effectués afin de pouvoir les modifier. (L’exposition, la balance des blanc, la température de couleurs, etc.)
Conclusion
En pratique, le choix du format se fera en fonction de l’utilisation finale du fichier :
- Jpeg : Exploitation des photos :
- Prise de vue et stockage en qualité standard
- Web, Ecran, tirage photo.
- Gif : Logo pour le Web avec moins de 256 couleurs
- Png : Photo détourée pour catalogue de vente, logo
- Psd : Stockage avec historique (calques) des photos retouchées.
- Tiff : Stockage d’un fichier source lorsque aucune autre solution n’est possible
- Raw :
- Prise de vue en qualité professionnelle
- Stockage du fichier source
- Embarque tous les réglages de la post production.
- Dng : Transfert d’un fichier Raw et toutes ses données vers d’autres plate-formes
Jean-Claude ROMON
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