Introduction
L’incidence des prises de vue sur le résultat couleurs.
Comment se comporte les photos face à une dominante ?
Cas particulier : les tableaux & aquarelles
Solutions & méthodes
Introduction
Vous avez sélectionné vos meilleures photos et vous avez passé une commande à un laboratoire pour avoir des tirages papier. A la réception, c’est la déception car le résultat ne correspond pas à votre attente. Les couleurs sont très différentes de celles que vous aviez à l’écran.
Dans le temps, il est pratiquement impossible de reproduire à l’identique une photo couleurs, surtout si les supports ou les laboratoires sont différents. Seul les traitements professionnels le permettent. On comprend bien que dans une publicité, le produit doit avoir les mêmes couleurs que l’original. Cette exigence à un coût important qui ne peut pas être supporté par le grand public.
Dans le temps, il est pratiquement impossible de reproduire à l’identique une photo couleurs, surtout si les supports ou les laboratoires sont différents. Seul les traitements professionnels le permettent. On comprend bien que dans une publicité, le produit doit avoir les mêmes couleurs que l’original. Cette exigence à un coût important qui ne peut pas être supporté par le grand public.
Le problème couleurs n’apparaît pas toujours clairement sur un écran, ceci pour diverses raisons : qualité du matériel, vieillissement de l’écran, réglage, calibration, etc. La question de la bonne reproduction des couleurs se pose donc uniquement pour les tirages papier, ceci d’autant plus que le résultat obtenu est définitif.
Mais parfois les dominantes sont inévitables. La déception intervient car on n’a pas su les anticiper. Sur l’ensemble de ce sujet, cet article apporte des explications et des solutions.
Il est divisé en deux parties :
- La première explique l’incidence des prises de vue et du matériel sur le résultat couleurs.
- La seconde permet de comprendre le comportement d’une photo face à une dominante.
L’incidence des prises de vue et du matériel sur le résultat couleur.
On identifie essentiellement trois grandes causes pouvant altérer le résultat final :
Le type de prise de vue
Une prise vue peut générer un déséquilibre couleurs. La lumière artificielle ou le coucher de soleil sont de bons exemples. Dans les deux cas la dominante est jaune orangée. Si elle est acceptable pour le coucher de soleil, elle ne l’est pas pour la lumière artificielle. Pourtant il faudra bien accepter ce résultat car le laboratoire ne pourra absolument pas rectifier les couleurs.
Le changement de la balance des blancs ne changera rien au problème qui est du à un mauvaise composition de la lumière. (pour rappel, les capteurs et films photo sont équilibrés pour la lumière naturelle)
Un mauvais réglage de l’appareil photo ou une mauvaise retouche en post-production.
Il en est de même lors d’un mauvais réglage de l’appareil photo. En post production, un écran mal calibré pourrait être la source d’une mauvaise retouche. Si vous souhaitez des tirages de bonne qualité, il vous appartient donc de vérifier vos équipements pour éviter de sortir des normes du laboratoire. Ici non plus, ce dernier ne pourra pas rectifier les couleurs.
Le laboratoire qui a réalise le tirage.
Il existe deux types de laboratoire, l’industriel et l’artisanal.
Un laboratoire industriel peut traiter des dizaines de milliers de photos par jour. Dans ces conditions aucune vérification individuelle n’est possible. Les techniciens font une calibration de la production chaque matin et surveillent les flux de manière que ceux-ci ne sortent pas des standards. Vos photos doivent donc être dans la normalité et vous devez être prêts à accepter quelques différences, y compris entre deux photos prises au même instant. En contre partie le prix est très intéressant.
Le laboratoire artisanal, très souvent une boutique photo, ne traite que quelques centaines de photos par jour. Le contrôle est individualisé, on peut donc s’attendre à une meilleure qualité. Le prix est plus élevé.
Mais au final, dans ces deux cas, la qualité des photos dépend surtout du niveau de compétence du technicien ou du photographe. Le laboratoire artisanal a la possibilité d’être bien meilleur que l’industriel, à condition que l’opérateur ait les compétences nécessaires pour gérer ce type de production. En comparant les labos les uns aux autres, on trouvera aussi de grandes différences provenant des caractéristiques techniques des matériels, papiers ou encres qui sont issus de différents fournisseurs.
Le choix du laboratoire est donc primordial. Pour cette raison, je vous conseillerai de garder toujours le même laboratoire. Une fois sélectionné, il serait aussi judicieux d’effectuer une première commande avec un panel de photos représentant des vues très précises (comme expliqué plus bas). Cela permettra de définir une tendance couleur qui sera éventuellement corrigée pour mieux correspondre à votre attente.
Au fil des jours, les productions sont linéaires et assez stables. Mais attention, toutes les photos ne se comportent pas de la même façon, certaines sont sensibles aux variations couleurs, d’autre non.
Comment se comporte une photo face à une dominante ?
Toutes les photos ne sont pas logées à la même enseigne. La densité, la luminance des couleurs ou le contraste des photos jouent un grand rôle dans les variations couleurs. Pour comprendre ces mécanismes vous trouverez ci-dessous un certain nombre d’exemples.
Le point de départ de ce test est un gris neutre sur lequel j’ai appliqué une dominante magenta de 8 points soit environ 3%. J’ai volontairement choisi cette couleur car inexistante dans la nature, elle est facilement perceptible.
Appliquée sur un gris neutre, (qui par définition est une absence de couleur), la différence est bien visible.
Note : pour que ce test soit crédible, la même dominante a été appliquée sur toutes les photos situées à droite. Attention aux écrans, ils peuvent modifier les couleurs, rendant ainsi plus difficile la perception des différences.
Premier exemple
Dans cet exemple , vous trouverez 3 séries de 2 photos. Celles de gauche (n° 1, 3 et 5) sont les photos sources, celles de droite ont reçu les 3% de magenta.
La luminance et le contraste de la photo 5 lui a permis de supporter l’ajout de magenta (photo 6)
Les photos du lac et du village lacustre se caractérisent par l’absence de couleur. Le gris occupe une grande partie de l’image. Ces photos sont très sensibles aux variations couleurs. Le magenta est donc très nettement visible, altérant la qualité de la photo.
Par contre, la modification de la photo 6 est très légère. Elle garde une bonne qualité générale. La présence de couleurs vives ont limité fortement la dérive couleurs.
Second exemple
Voici deux séries de quatre photos qui ont été conçu de la façon suivante :
- La photo N°1 : fichier source
- La photo N°2 : fichier source + 3% de magenta
- La photo N°3 : fichier source + traitement augmentant la densité et la luminance des couleurs
- La photo N°4 : photo n°3 + 3% de magenta.
L’augmentation de la luminance des couleurs sur la photo n°4 a fortement réduit la perception du magenta.
Ici aussi, la photo n°4 comparée à la n°2, ne s’est presque pas modifiée suite à l’application du magenta.
Cette deuxième série de 4 photos représentant le Rhin, confirme la série Papillon, ci-dessus. L’image n°3 ayant été modifiée en post production pour avoir des couleurs plus profondes, celle-ci a bien résisté à l’ajout du magenta (photo°4)
Cas particulier
Abordons maintenant les cas particuliers des tableaux ou des aquarelles. La reproduction de ce type de sujet est un exercice très difficile. En dehors d’une approche professionnelle, il est pratiquement impossible d’obtenir une copie conforme de toutes les tendances couleurs du document. Le jaune sera par exemple bien reproduit alors que le bleu ne le sera pas. Sans entrer dans le détail, ce phénomène est du à l’espace couleurs qui n’est pas le même sur l’aquarelle et sur la photo. Le choix d’un laboratoire local est donc primordial. Il vous permettra d’expliquer à l’opérateur vos exigences. Celui-ci pourra alors vous proposer plusieurs solutions avant de procéder au tirage définitif. (méthode indispensable en cas d’une série de plusieurs exemplaires)
Solutions & méthodes
On vient de le voir, face aux dominantes, toutes les photos ne se comportent pas de la même façon. Les solutions à mettre en place sont fonctions de vos exigences et de la typologie des photos :
- Lorsque la prise de vue est réalisée en lumière artificielle, vous devrez en accepter le résultat car aucune amélioration n’est réellement possible.
- Lorsque vos photos sont constituées de couleurs vives et contrastées, celles-ci résisteront plus facilement à toutes dérives couleurs. La qualité sera au rendez-vous. Il faut savoir qu’il est extrêmement facile d’obtenir un bon tirage à partir d’une bonne photo. (une évidence parfois oubliée)
- Lorsque vos photos représentent un sujet dont les couleurs sont pastels ou avec une majorité de gris, celle-ci seront alors très sensibles aux dérives. En fonction de vos exigences, il serait judicieux d’envoyer quelques exemplaires afin de s’assurer du résultat.
Comme on le voit avec la série papillon, augmenter la luminance (l’éclat) d’une couleur constitue une très bonne solution pour éviter les dominantes.
Les laboratoires photo, industriel ou artisanal, ont des niveaux de qualité très variable. Sélectionnez quelques photos sensibles à la variation couleurs (exemple 1) pour les tester. Vous trouverez très vite le meilleur.
Pour les reproductions de tableaux ou d’aquarelles, insérez sur le coté un gris neutre afin d’aider l’opérateur dans ses réglages. Préférez le contact direct avec le technicien du laboratoire.
Jean-Claude ROMON
août 2017
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