Prérequis et méthode avec un matériel d’entrée de gamme
Exploitez les capacités techniques
N‘oubliez pas les réflecteurs
Introduction
La principale difficulté que l’on rencontre lors d’une prise de vue en intérieur est le manque de lumière. La plupart des personnes compense alors ce problème en utilisant le flash ou la lumière artificielle. Ce n’est pas une bonne solution : la lumière naturelle est préférable car elle produit un éclairage d’une grande qualité.
Dans l’exemple ci dessous (1), la lumière naturelle apporte le modelé. Les ombres et hautes lumières mettent en valeur ces cloches en verre, un sujet qui est particulièrement difficile à photographier. Ce style de photo demande une bonne composition, une netteté correcte, une bonne définition, mais surtout et c’est là l’essentiel, une belle lumière.
Si vous avez un pied photo, cette photo est très simple à réaliser.
Flash et lumière artificielle : déconseillés
Comme on le voit sur le comparatif ci-dessous (2), une photo à main levée avec un flash ou une lumière artificielle pose plusieurs problèmes :
- La netteté complète de la « déco » ne peut pas être obtenue du fait de l’ouverture trop grande du diaphragme.
- Les reflets sur les cloches sont difficiles à gérer. Le flash en créera de nouveaux.
- Le flash, lorsqu’il est seul, donne une lumière trop directe. Il écrase toutes les ombres qui font toute la qualité d’une prise de vue en lumière naturelle.
- La lumière artificielle donnera une dominante jaune orangé ainsi qu’une répartition de lumière pas toujours correcte.
Le pied photo
Pour un investissement de quelques dizaines d’euros, le pied photo vous ouvrira de nouveaux horizons, notamment pour les photos réalisées en intérieur.
- Le premier avantage, c’est le cadrage. Une fois l’appareil fixé sur le pied, il est très facile d’améliorer le cadrage et son éclairage en changeant de place les éléments.
- Le deuxième avantage est de pouvoir faire une séquence de prises de vue, par exemple à toute les ouvertures (3), pour obtenir la meilleure profondeur de champ.
- Enfin, c’est le seul moyen d’exploiter la lumière naturelle grâce à une pose longue.
En photographie, un temps de pose* long est très souvent utilisé pour créer des effets sur les rivières, les cascades, les filés de lumière ou instaurer une impression de brume. On oublie que la pose longue est avant tout une solution pour les prises de vue en faible lumière.
Petit mémo sur le temps de pose : il existe trois types de temps d’exposition :
– Les temps de pose classiques : ce sont ceux qui permettent de faire une photo à main levé : au delà du 1/30ème de seconde
– Les vitesses lentes qui nécessitent de stabiliser l’appareil photo : entre 1/2 seconde et 1/30ème de seconde
– La pose longue : de 1 seconde à plusieurs heures. Exige l’utilisation d’un pied photo
Matériel d’entrée de gamme
Sur le principe, la méthode de prise de vue est extrêmement simple : fermer au maximum son diaphragme pour poser le plus longtemps possible, tout en réglant la sensibilité Iso au minimum. L’appareil gère automatiquement l’exposition.
Nul besoin d’avoir du matériel professionnel mais un minimum s’impose. Votre appareil doit pouvoir vous proposer le mode « priorité diaphragme » et un temps de pose de plusieurs secondes. Malheureusement, la plupart des appareils d’entrée de gamme ne propose pas ces fonctions. En revanche il peut vous proposer une fonction « utiliser un trépied ». (voir dans le menu de l’appareil photo)
Rien de vous empêche alors d’essayer ce type de prise de vue en utilisant la méthode suivante :
- Activez la fonction « utiliser un trépied » sur votre appareil photo.
- Réglez la sensibilité au minimum, (100 ou 200 Iso).
- Coupez le flash.
- Fixez votre appareil sur un trépied ou mini-pied de table.
- Cadrez, au besoin déplacez les éléments pour améliorer l’éclairage.
- Déclenchez en prenant soin de ne pas bouger l’appareil.
- Laisser s’effectuer l’exposition automatique.
Quelques tests sont généralement nécessaires pour maîtriser la technique.
Exploitez les capacités techniques
Le mode priorité diaphragme
Ce mode est indispensable pour effectuer des prises de vue en utilisant des poses de plusieurs secondes
Les appareils de milieu de gamme proposent différents modes de prise de vue via une molette de sélection qui se trouve très souvent au dessus du boitier. Mais les acronymes utilisés ne sont pas toujours identiques, chaque fabricant ayant les siens.
Ici par exemple (4), pour les 4 fonctions de base ( Program, Priorité Vitesse, Priorité diaphragme, Manuel), Canon propose respectivement P, Tv, Av, M, alors que Panasonic utilise P, S, A, M.
Pour ces deux marques, c’est le sigle AV ou A (Aperture value) qui définie le mode Priorité diaphragme. Pour les autres marques, il est nécessaire de consulter le manuel.
Mise au point manuelle
Si vous en avez la possibilité, mieux vaut utiliser la mise au point manuelle en coupant l’autofocus. Dans ce mode, l’appareil photo doit vous proposer un menu similaire au schéma 5. La profondeur de champ est affiché de manière précise (ici en jaune). De cette manière vous pourrez gérer votre profondeur de champ en modifiant votre diaphragme.
Voici la méthode complète pour réaliser la prise de vue.
1. Activez la fonction « priorité diaphragme ».
2. Réglez la sensibilité au minimum, (100 ou 200 Iso).
3. Coupez le flash.
4. Coupez l’autofocus.
5. Fixez votre appareil sur un trépied.
6. Réglez manuellement la mise au point en adaptant l’ouverture à la profondeur de champ voulue. Au besoin mesurez la distance entre l’appareil et le sujet, ainsi que la partie que vous souhaitez nette.
7. Déclenchez en prenant soin de ne pas bouger l’appareil ou (utilisez un déclencheur souple)
8. Laissez s’effectuer l’exposition automatique.
N’oubliez pas les réflecteurs
Le réflecteur est un accessoire très utile. Il vous permettra de créer très simplement une source de lumière ponctuelle. Celle-ci éclairera les ombres et remplacera un flash qui émettrait une lumière différente.
Le réflecteur sera installé à l’opposé de la source lumineuse et dirigé vers le sujet. Pour les photos « déco », il sera placé au plus près du sujet. C’est la raison pour laquelle il ne doit pas être trop grand (50 à 70 cm), sinon la diffusion risque d’être beaucoup trop large. Le réflecteur doit uniquement adoucir les ombres.
Dans notre cas, l’appareil photo étant posé sur un trépied, on pourra le maintenir très facilement durant l’exposition.
Vous pouvez utiliser beaucoup de matériaux pour fabriquer votre réflecteur, Polystyrène, feuille cartonnée blanche, papier aluminium. Vous pouvez aussi vous équiper pour une vingtaine d’euros d’une série de différents réflecteurs, mais attention à la dimension.
Jean-Claude ROMON
Copyright février 2017
Sources :
Canon France http://www.canon.fr
Panasonic http://www.panasonic.com/fr/
Neewer : http://www.neewer.com/
Fuji x100 : http://www.finepix-x100.com/fr